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19 décembre 2006

C’est culturel…

La femme d’expat, un cas clinique tout à fait intéressant sur lequel la médecine ne se penche pas assez, ne prend pas souvent l’air entre les courses, le ménage et les pédicures alors on lui met de temps à autre son beau collier et puis, hop, on la sort.

Donc hier soir, l’Hi m’a sortie.

Car la Coquillette Cie, la boîte pour laquelle l’HI travaille dur, dur, dur, organisait une soirée D&D, « Dinner and Dance ». Au programme, un buffet indonésien et de la musique. Or la musique, la femme d’expat adoooooore. Ca fait bouger les corps à un point que tu sens déjà tes hanches te trahir et se mouvoir à gauche, à droite, ton corps qui dessine les notes dans des courbes sensuelles et vas-y que tu te déhanches sur ce rythme endiablé, tu ….héééééé non. Il semblerait que j’aie mal lu ou bien que les employés de la Coquillette Cie n’aient pas eu le privilège d’avoir rencontré mon ostéopathe parce qu’ils n’ont pas bougé de leur chaise. Oh, un léger tremblement d’épaules les aura bien surpris dans leur sommeil digestif, à moins que ce ne fût en fait le serveur qui les ait bousculées, ces épaules nonchalantes.

Bref. Au programme donc, un buffet indonésien et une centaine de personnes attablées dans le cadre agréable et raffiné de l’hôtel Furama. En fond très sonore, un groupe sur la scène qui nous a rejoué les classiques, « Sex Bomb » et « I will survive », afin de tenter de dérider tout ce beau monde.

Puis vint le clou du spectacle. Un des membres du groupe, par ailleurs un employé de la Coquillette Cie, nous a fait part d’un de ces talents : il raconte des blagues. La preuve : il en a quatre spécialement pour nous, ce soir. « Oh, vraiment, trop gentil, fallait pas », lui dis-je par télépathie. En vain : il se lance. Les quatre blagues sont en singlish avec en plus, des passages d’imitation de l’accent tamoul. Je suis larguée. Je ris parce que je suis encerclée par des membres de la Coquillette Cie et que je ne voudrais qu’on dise de l’HI qu’il a une femme trop expat pour être sympa. Par ailleurs, on ne sait jamais, nous sommes à Swingapoul : il se pourrait que des policiers en civil se soient infiltrés dans cette soirée mémorable et me passent les menottes pour cause de refus de rire à gorge déployée alors que la blague était, il faut le dire, hi-la-ran-te. Bref, je ris bêtement et poliment.

Mais là où je ris, vraiment, de bon cœur –parce qu’il faut le voir pour y croire et que quand on l’a vu et entendu, de ses yeux propres et de ses oreilles tout aussi propres, on ne peut que rire, voire pouffer de rire et se tordre sur sa chaise !! - là où je ris donc c’est quand ce même type qui nous raconte ses blagues depuis vingt minutes, lâche un énooorme rot dans le micro et dit, naturellement, sans que cela ne lui pose aucun problème : « Ahh sorry lah ! It’s because I talk a lot laaaaaah ! » (« Ah désolé les gars, c’est parce que je parle beaucoup ! »). Non seulement roter en public, pour nous, Caucasiens de base, c’est un peu limite, mais quand le niveau sonore du rot est décuplé par le biais d’un microphone et que même la femme du plus vieux technicien musulman de la Coquillette Cie, assise au fond de la salle, les oreilles bien cachées sous son voile rose à fleurs, parvient à l’entendre, là, nous, on se contenterait pas d’un « Sorry lah »…….et le gentil monsieur roteur public de reprendre sa blague là où il l’avait laissée, sans l’ombre d’une quelconque gêne….

D’ailleurs, personne d’autre que nous ne l’avait remarqué, ce rot…..et surtout pas l’épouse du plus vieux technicien musulman de la Coquillette Cie, assise au fond de la salle, les oreilles bien cachées sous son voile rose à fleurs, pour la bonne raison qu’elle émettait au même moment un rot de satisfaction car elle avait, elle comme bien d’autres, bien mangé.

Alors, oui, c’est culturel. De même qu’on ne peut prendre un bus local en Malaisie sans en avoir pour son lot de rots, bien gras, bien agréables, on peut difficilement manger à côté de nos amis Swingapoulais sans y couper. A bon entendeur, salut !

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