Qui dit nouvelle vie dit nouveaux bruits

Le bruit des corbeaux qui croassent toute la journée. Deux noires, rondes mais grinçantes, pas tout à fait un do, pas tout à fait autre chose…

Le bruit de mes Stockstockstoks lorsque mon pied quitte le sol pour aller atteindre un point devant. La semelle qui fouette l’air et qui vient taper le talon. Ce bruit qui, enfant, me faisait rêver car il était caractéristique des femmes chics, celles qui portaient des mules.

Le bruit des klaxons de voiture, moins carillonnant que plein et nasillard, si loin de ressembler aux sonnettes des mes vélos néerlandais.

Le bruit de moteur des climatisations, toutes installées sur les balcons de tous ces condos et autres bâtiments qui m’encerclent. Un constant bruit de soufflerie qui m’essouffle et peut parfois me peser….

…car le bruit du silence, lui, n’existe pas.

Le bruit du chien qui aboie. Où est-il ? A qui appartient ce canidé esseulé qui hurle toute la journée sa peine ?

Le bruit de mon téléphone portable, une musique enthousiaste que je n’entends jamais…

…car personne ne m’appelle sur cette ligne si ce n’est les livreurs pour me dire qu’ils arriveront en retard.

Le bruit de la porte d’entrée qui s’ouvre, ce bruit familier composé de neuf notes : deux lorsque le cache est soulevé, quatre pour les quatre chiffres du code et trois quand le cache est refermé et que la porte s’ouvre….

Le bruit des pas de l’HI dans la maison endormie car il sera 5 heures et que je dormirai peut-être, à poing fermé, comme une marmotte, comme une souche, comme une bûche, d’un sommeil de plomb, du sommeil du juste, comme une bien heureuse qui enfin, enfin, savoure de ses rêves le silence…..