La petite maison dans la mangrove

11 septembre 2006

La petite maison dans la mangrove

Il y a quelques semaines, l’HI, « Celle que je ne nommerai pas » et moi sommes allés à Bintan. Bintan, c’est une des 3000 îles indonésiennes de l’archipel de Riau, non loin de Swingapoul. Au nord, des « hôtels-resorts-viens-que-j’t’-emmène-faire-un-tour-sur-une-grosse-banane-pneumatiqueuh » ont poussé : l’herbe est bonne car elle est swingapoulaise et c’est ainsi que Bintan est devenu un pseudo paradis de 23 mille hectares pour swingapoulais assez fortunés.

Bon, nous, on n’aime pas trop les hôtels-resorts donc on a très vite quitté le nord de l’île pour découvrir des coins plus authentiques. Enfin, ça, c’est la version officielle. En réalité, nous n’aurions jamais dû voir le nord (vous en perdez le vôtre, c’est ça ?). J’explique :

Samedi 12 août 2006. Départ du Tanah Merah Ferry Terminal. Je suis en charge de l’organisation. J’ai d’ailleurs réservé un hôtel, non sans difficulté, à Tanjung Pinang, la capitale de Bintan. Nous sommes à l’heure, nous sommes contents et nous allons faire un agréable voyage à bord d’un ferry de la compagnie Bintan Resorts Ferries. Oui, c’est vrai, dans Bintan Resorts Ferries, il y a Resorts….mais bon ! Moins d’un heure plus tard, après avoir visionné une vidéo montrant des hôtels-resorts, des gens sur des bananes pneumatiques (c’était déjà un peu louche!), nous arrivons à Bandar Bentan Telani. Oui, c’est vrai, dans Bandar Bentan Telani, il n’y a pas Tanjung Pinang, et si l’on poursuit le raisonnement, oui, c’est vrai, nous ne sommes pas arrivés au bon endroit ! Tout se confirme quand, après avoir passé la douane, on entend des : « Club Med ? », « Mana Mana Beach Club ? »…. « In which hotel-resort are you staying Ma’am ? »…

Passée la petite minute de choc et de honte, je jure mais un peu tard blablabla et je donne les pleins pouvoirs à l’HI qui, en tant qu’HI ne faillit jamais à son devoir et nous emmène sur les plages de Trikora, à l’est de Bintan. Trop fort, l’HI ! Nous prenons le taxi 4x4 et après quelques heures, nous voilà arrivés près d’une petite maisonnette. Un homme, Pak, nous accueille avec un joli sourire : il ne parle pas l’anglais alors son sourire c’est son arme ! Et nous, ben on tombe sous le charme. Ce n’est pas tant que les lits superposés soient plus confortables que le méga super lit géant qui nous attend à Swingapoul mais les cocotiers tout autour, la plage à quelques mètres…que dire : pa-ra-di-sia-que !

Pour la suite de l’histoire, je laisse « Celle que je ne nommerai pas… » vous la raconter (extrait d’une carte postale):

« Nous avons fui les touristes et nous nous sommes retrouvés sur un petit coin de paradis, dans une petite maisonnette au milieu des cocotiers et à 100 mètres de la plage, le tout tenu par un sympathique couple de locaux . Le gentil petit monsieur nous coupait des noix de coco à la machette pendant que madame nous cuisinait du poisson frais. Que demander de plus ?
Après un petit massage indonésien qui en ferait pâlir de jalousie plus d'une, nous sommes allés dans un village voisin pour le marché nocturne. Nous nous sommes retrouvés au milieu d'une foule d'indonésiens qui nous regardaient avec de grands yeux interloqués ; la plupart d'entre eux n'avaient jamais vu de caucasiens de leur vie : drôle d'expérience !
Le lendemain, le gentil monsieur avait demandé à ses copains les pêcheurs de nous faire un petit tour de bateau, oh MY GOD ! Nous voilà embarqués sur un rafiot en bois avec moteur fumant apparent, s'il vous plait! J'ai cru qu'on y arriverait jamais !!! Après une grosse vague, une grosse frayeur, de grands cris de notre part, des rires de la leur et un appareil photo noyé, nous sommes arrivés sur un bout de terre hallucinant, le rêve, une mer transparente à 28 degrés, une plage de sable blancs et coraux...le tout désert bien entendu, ça en valait la peine...... »

Dimanche 13 août 2006 : retour à Swingapoul, du sable plein les orteils et des souvenirs plein la tête !

Lundi 11 septembre 2006 : j’en rêve encore !